Toutes les
couleurs du monde étaient issues des plantes, ainsi que de quelques insectes et
mollusques, depuis les origines.
Au début du XXe siècle, avec le développement de l’industrie textile,
leur usage a été mis de côté au profit des colorants synthétiques nouvellement
inventés en Europe.
Les teintures naturelles se sont maintenues en marge dans la pratique de
certaines cultures ; des artisans, des artistes, des chercheurs ont assuré
la transmission des recettes.
Cette
thématique nous fait voyager de la botanique aux textiles, en passant
par l'histoire des échanges et des savoirs-faire,et me passionne depuis
plus de dix ans.
Archéologue et ethnologue, je me suis tôt intéressée aux savoirs-faire
techniques anciens, d'Europe et d'ailleurs, passant par la construction
de l'habitat, la fabrication d'outils, la céramique. Lorsque je l'ai découverte, la thématique des teintures naturelles est devenue mon principal axe de recherche et ma passion.
Elle nous permet d'explorer la chimie naturelle du vivant, la
passionnante botanique, et toujours l'histoire économique qui a voulu
faire de certaines des sources de teintures des produits rares et
recherchés, qui ont traversé les océans et les déserts, d'autres faisant
partie de la vie domestique. Elle nous offre une rencontre au
travers du temps et de l'espace, avec des artisans riches de
connaissances transmises au fils des générations et avec des créateurs
investit dans un univers contemporain ancré et solide.
Faire
connaitre ces savoirs, transmettre la reconnaissance des plantes
tinctoriales est le moyen de partager un regard profond sur le monde, au
travers duquel l'environnement proche à du sens: les plantes qui
poussent autour de chez nous, les vêtements que nous portons, la couleur
dont on les imprègne... tout cela est signifiant. |